"Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux,
mais en plongeant dans son obscurité "
Carl Gustav Jung
Laissez- moi vous conter mon histoire de vie en quelques lignes. Mon passage de la honte à la dignité. De l’obscurité à la lumière intérieure. De la souffrance à la réalisation de soi...
Mon enfance a été marquée par le manque d’amour, l’abandon de mon père dès ma naissance, la maltraitance infligée par ma mère et par mon beau-père. J’ai grandi rejetée, reléguée dans une toute petite salle de bain, lieu dont a profité mon beau-père pour abuser de moi sexuellement. Peu à peu, les graines de la honte se sont implantées en moi, au plus profond. J’ai grandi avec l’idée que j’étais un objet puant, dérangeant, dont personne ne voulait.
A l’adolescence, j’ai connu la rue, l’enfer de la prostitution à 17 ans, la drogue et l’alcool comme moyens de survie dans un quotidien de désespoir et de violence. J’y ai laissé ma dignité d’être humain, une sexualité détruite, et je me suis emmurée dans le silence pendant de longues années, rongée par ma honte toxique et le mépris de moi-même.
Mais c’est dans ces ténèbres qu’une étincelle de vie et d’amour a jailli. C’est bien cette étincelle qui m’a permis de chercher un sens à ma vie et à ma souffrance. Sinon, je ne serais pas ici en train de vous écrire. Je serais morte. J’ai enfin osé demander de l’aide et j’en ai beaucoup reçu. Et aujourd’hui encore...
A l’âge de 24 ans, j’ai commencé un grand voyage intérieur en osant consulter psychiatres, psychologues et psychothérapeutes en consultations individuelles, mais aussi en me lançant dans des stages collectifs en psychologie transpersonnelle, en techniques psycho-corporelles, en développement personnel, en pratiques de l’EMDR, de l’hypnose, de la sophrologie Caycédienne, de la méditation bouddhiste tibétaine et de "la voie du sentir" de Luis Ansa.
Cette traversée m’a permis d’avancer dans la transformation de mes blessures.
C’est aussi en travaillant auprès d’associations que j’ai poursuivi mon chemin de vie, en témoignant publiquement des étapes de ma résilience lors de conférences et de formations. Enfin, en écrivant un livre qui m’a permis d’aller jusqu’au bout de mon sujet. Son titre est pour moi le symbole de mon parcours : « Renaître de ses hontes ».
J’ai appris comment un tel chemin de blessures et de hontes peut se transformer en un terreau dans lequel je puise aujourd’hui mes forces. J’ai appris à sortir au grand jour, et même à commencer à aimer les parties sombres de moi-même que j’avais enfouies dans ma « cave intérieure ».
A ce jour, je continue à pratiquer ce cheminement intérieur.
Ma honte destructrice a pu devenir une honte utile. J’ai compris que ce douloureux parcours m’avait permis de développer des qualités qui font de moi ce que je suis : Sophrologue Caycédienne et Formatrice Professionnelle d’Adultes, spécialisée dans le développement des capacités comportementales et relationnelles.
"L’expérience fait la connaissance. Le reste n’est que de l’information "
Einstein
Formatrice Professionnelle d’Adultes diplômée, spécialisée dans le développement des capacités comportementales et relationnelles (code 413 de la nomenclature des spécialités de formation). Sophrologue Caycédienne diplômée (Master spécialiste branche socio-prophylactique) et Auteure du livre "Renaître de ses hontes" (le Passeur Éditeur).
Depuis 2004, en tant qu'animatrice socio-culturelle, puis en 2009, en tant que formatrice indépendante, j’anime des actions de formation interactives autour des thèmes liés aux violences, aux difficultés comportementales, relationnelles et sociales en milieu :
Carcéral en faveur des personnes incarcérées
A la demande du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation
Dans le cadre des programmes « violences intrafamiliales », « insertion et lutte contre la récidive »
Pénal (milieu ouvert) en faveur des jeunes et adultes placés sous main de justice
A la demande : de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation et du Service de Contrôle Judiciaire et d’Enquêtes
Dans le cadre des mesures de réparation pénales, des stages de formation civique et de citoyenneté, des stages de sensibilisation à la lutte contre l’achat d’actes sexuels
Éducatif en faveur des jeunes en difficulté scolaire, sociale et familiale
A la demande des établissements scolaires
Dans le cadre du Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté (CESC)
Associatif, éducatif, sanitaire et social en faveur des étudiants et des travailleurs sociaux, des salariés et bénévoles d’association, des équipes éducatives, sanitaires et sociales :
Formations sur la résilience , l’accompagnement des personnes en difficulté, comment retrouver sens de la vie et dignité, la gestion de groupe, les différentes formes de honte et de culpabilité, l’écoute et l’entretien téléphonique, ressources et limites de l'aidant, stress et dégazages comportementaux, prévention de la prostitution chez les jeunes, devenir un acteur réflexif de ses pratiques relationnelles, etc.
J’exerce aussi en tant que Sophrologue Caycédienne en milieu Gériatrique en faveur des Seniors dans le cadre de la prévention « bien vieillir ».
Passionnée depuis toujours par la question des relations humaines et des comportements humains, je me suis également formée :
"La lumière ne peut briller qu'en présence de l'obscurité"
Francis Bacon
Je préfère parler d’amour de la vie, de force de vie, d’énergie de vie, de sagesse.
Un moine du Moyen Âge, Thomas A. Kempis, l’a magnifiquement résumé :
« L’amour ne ressent aucun fardeau, se moque des difficultés, tente ce qui est au dessus de ses forces et ne prétexte jamais l’impossible parce qu’il croit que tout lui est permis et que tout est possible ».
Cette citation symbolise mon « oui à la vie ». Malgré les obstacles, cet amour pour la vie m’a toujours poussée à voir au-delà de ma souffrance et à lui donner du sens.
Je pense qu’elle a toujours été là, petite graine en gestation qui ne demandait qu’à germer. Cette graine, je suis profondément convaincue qu’elle est en chacun de nous parce que nous sommes la vie elle-même ! Notre respiration n’est que l’expression de cette énergie qui nous habite. Lorsqu’elle s’en va, nous mourons...
De la façon la plus simple qui soit. Alors que je n'étais qu'une enfant, cette petite graine s’est mise à germer le jour où j’ai vu à la télévision la série « Kung Fu ». Ce vieux sage avait confiance en tout ce que peut nous apporter la vie. Il savait que la vie elle-même est un maître de sagesse. C’est elle qui m’a permis de ne pas sombrer totalement. Elle m’a toujours portée, même dans le désespoir le plus obscur et le plus ténébreux. Francis Bacon a eu raison de dire : « La lumière ne peut briller qu’en présence de l’obscurité »
Je me suis toujours sentie aspirée vers cette "lumière". Je ne sais ni pourquoi ni comment. L’expliquer avec des mots est pour moi inconcevable parce que c’est une expérience qui se vit de l’intérieur. Il n’y a là aucune grande théorie, seulement un voyage initiatique au cœur de l’humain. Ma quête a longtemps été de la chercher à l’extérieur avant de m’apercevoir qu’elle avait toujours été là, au fond de moi.
La lumière, c'est la force de vie, l'expansion de conscience. Cette beauté est partout ; que ce soit dans un lieu sacré, dans la musique ou les paysages de ce monde. Elle est en nous et ne demande qu'à s'exprimer.
Plus je guéris de mes anciennes plaies, plus je pratique la sagesse dans ma vie quotidienne, plus je m’ouvre à la vie et plus elle se développe.
La vie n’est pas un combat mais une acceptation fondamentale de ce qu’elle est quoiqu’il advienne et ce, jusqu’à mon dernier souffle. C’est danser avec la vie.
Bien sur, j’ai eu des moments de doute et de rejet. Et j'en ai encore! Mais comme me l’a dit, un jour, Lama Wangmo, alors que je m’entretenais avec elle : « il n’y a pas de doute sans certitude ».
Difficile de faire confiance à une lumière intérieure que l’on ne peut que deviner. J’étais si habituée à l’obscurité (l’isolement, le manque d’amour, les abus, les moqueries, les insultes, le rejet des autres, les humiliations, le silence, etc.). Une obscurité qui peut devenir un confort quand on la connaît trop bien. La "lumière", l'expression de la vie peut faire peur. Qui suis-je pour oser « déployer mes ailes » ?
Sûrement. Dire à quel moment ma confiance en la vie m’a soutenue m’est impossible. Tout ce que je sais, c’est que curieusement, elle grandissait après avoir traversé ces moments de doute et de rejet. En d’autres termes, à chaque fois que je plongeais dans le désespoir, à chaque « mort », tentative de suicide, dépression, alcoolisation, dépouillement de mes biens, perte des gens aimés, abandon, trahison, etc., elle renaissait plus forte que jamais. Une preuve que cette énergie de vie a toujours été là... Il suffit d’entrer en amitié avec elle. C’est ce qui fait notre humanité. Le feu ne peut pas éteindre le feu. La vie ne peut détruire la vie.